Le moment est enfin venu de partager avec vous les 10 titres gagnants de cette troisième édition du Prix NetGalley de la Rentrée littéraire ! Cet été, nos libraires et bibliothécaires NetGalley ont pris le temps de lire, de chroniquer et de nominer leurs coups de cœur de cette rentrée. Un grand merci à celles et ceux qui ont participé, votre engagement contribue à mettre en lumière les titres de la rentrée, mais également à valoriser la voix des professionnels du livre.

L’homme qui lisait des livres de Rachid Benzine
Entre les ruines fumantes de Gaza et les pages jaunies des livres, un vieil homme attend. Il attend quoi ? Peut-être que quelqu’un s’arrête enfin pour écouter. Car les livres qu’il tient entre ses mains ne sont pas que des objets – ils sont les fragments d’une vie, les éclats d’une mémoire, les cicatrices d’un peuple.
« La plume de Rachid Benzine est somptueuse, d’une délicatesse rare. […] Un texte magnifique, bouleversant, nécessaire. Une ode aux livres, à leur pouvoir de résistance, à leur capacité à maintenir l’humanité même quand tout s’écroule autour. » (Géraldine – Bibliothécaire)

Aimer de Sarah Chiche
De l’enfance à l’âge mûr, de la Suisse de la fin du siècle dernier à la France des années 2020, en passant par les États-Unis où s’annonce déjà le retour de Donald Trump, Aimer dessine une fresque éblouissante sur ces instants où tout peut encore basculer. Un souffle de vie inouï traverse ce roman lumineux, sur la grâce des secondes chances.
« L’élégance de l’écriture maîtrisée ajoute encore du charme au texte. Les personnages sont à la fois puissants et presque éthérés, contradiction qui donne une image singulière et intéressante. […] Un beau livre pour la rentrée avec son côté discret qui finit par s’imposer dans la mémoire. » (Frédérique – Libraire)

Je voulais vivre d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre
Manipulatrice sans foi ni loi, intrigante, traîtresse, empoisonneuse, cette criminelle au visage angélique a traversé les siècles et la littérature : elle se nomme Milady. Voici venu le temps d’écarter la légende pour rencontrer la femme. Même un personnage de fiction peut réclamer justice. Ce roman inoubliable, écrit d’une voix puissamment contemporaine, rend vie à Milady et nous offre son histoire dont Dumas a semé les indices dans Les Trois Mousquetaires. Magnifique portrait d’une femme libre menant, pour sa survie, un jeu dangereux
« L’autrice réécrit un mythe en creusant là où Dumas posait un voile noir. Elle interroge les violences invisibles, les mécanismes de domination, la misogynie tissée dans la trame même du récit. […] Ce texte m’a profondément plu. Il bouscule l’imaginaire classique et donne voix à celle que la littérature avait condamnée sans procès. La Milady qu’on découvre ici n’est pas une héroïne à aimer sans réserve, mais une présence à écouter, enfin. » (Romain – Libraire)

Nourrices de Séverine Cressan ; lu par Cristelle Ledroit et Julia Taraquois
Dans ce village, c’est du corps des femmes qu’on tire l’argent qui fait vivre les familles. Car ici, on vend une denrée précieuse : le lait maternel. Sylvaine, son propre enfant à peine sevré, accueille chez elle comme tant d’autres une « petite de la ville ». Mais une nuit, en pleine forêt, elle découvre un bébé abandonné dans une clairière et à ses côtés un carnet qui raconte son histoire. Elle ne pourrait veiller sur ces trois nourrissons et quand celle dont elle a la garde meurt dans son sommeil, elle n’hésite pas à échanger les bébés. L’enfant mystérieuse prend la place de Gladie, cette petite fille qui lui avait été confiée…
« Écouté en version audio, ce roman m’a bouleversée encore davantage grâce à la magnifique interprétation de deux actrices Cristelle Ledroit et Julia Taraquois, qui offrent chacune une voix différente et complémentaire pour les deux femmes qui expriment leurs sentiments. Cette dualité vocale apporte une profondeur et une intensité incroyables au texte, rendant chaque émotion palpable et chaque silence vibrant. » (Francesca – Libraire)

Écris notre histoire de Tillie Cole
Depuis toujours, June Scott rêve de devenir romancière. D’écrire une grande histoire d’amour qui ferait battre les cœurs de ses lecteurs. Mais à dix-sept ans, June ne sait pas ce que c’est que d’être amoureuse. Ou d’être aimée. Et lorsque sa santé se dégrade encore, elle comprend qu’elle pourrait ne plus avoir le temps de le découvrir. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Jesse Taylor, qui vit chaque jour comme s’il pouvait être le dernier. Ensemble, leurs mondes brisés s’illuminent. Un amour pur et doux naît entre eux, un amour qui donne à June la force de mettre en mots leur belle histoire.
« Tillie Cole […] livre avec « Écris notre histoire » un roman d’une sensibilité rare. Ce roman fait la part belle à l’amitié, à l’importance des liens qu’elle crée mais aussi à l’amour, au coup de foudre totalement inattendu entre Jesse et June. Tillie Cole démontre aussi la force de l’écriture comme échappatoire quasi vitale pour June dans son combat […]. » (Nathalie – Bibliothécaire)

Le Désir dans la cage d’Alissa Wenz
Paris, 1865. Dans l’appartement des Bonis, personne ne touche au piano. Pourtant, à sept ans, Mélanie s’y aventure et seule, tente, apprend. Bientôt, elle entre au Conservatoire, côtoie Debussy, Satie, signe ses premières compositions Mel — un prénom d’homme — et rencontre le chanteur Amédée-Louis Hettich. Ensemble, ils créent. Plus que tout, ils s’aiment. Mais les parents de Mélanie préfèrent pour elle un mariage avec un industriel fortuné. Un siècle nouveau recouvre l’ancien ; Mel se débat, court, ment, souffre, s’obstine entre raison et passion. Et jusqu’à son dernier souffle invente sa musique.
« Ce que j’ai aimé, c’est la finesse psychologique du récit. Alissa Wenz compose une narration élégante où la musique résonne dans les mots — comme un écho à sa propre formation pianistique. Des phrases épurées, alternance des temps, simplicité apparente qui cache une émotion intense. » (Géraldine – Bibliothécaire)

Les éléments de John Boyne
D’une mère en fuite sur une île à un jeune prodige des terrains de football en passant par une chirurgienne des grands brûlés hantée par des traumatismes, et enfin, un père qui monte dans un avion pour un voyage initiatique avec son fils, John Boyne crée un kaléidoscope de quatre récits entrelacés pour former une fresque magistrale.
« Dans la version originale il s’agit de quatre romans mais en français l’éditeur a choisi de les regrouper et c’est vraiment judicieux car ce roman devient alors une fresque de la noirceur humaine en abordant les thèmes les plus vils et malsains qui secouent notre société. […] l’auteur nous propose un roman choral ample qui peut être perturbant ou mettre mal à l’aise mais c’est ce postulat qui fait la force de cette histoire où le lecteur est confronté parfois à l’indicible ou l’atroce. Un roman coup de poing qui ne vous laissera pas insensible ! » (Sophie – Libraire)

Le livre de Kells de Sorj Chalandon
Le livre de Kells est une aventure personnelle, mais aussi l’histoire d’une jeunesse engagée et d’une époque violente. Sorj Chalandon a changé des patronymes, quelques faits, bousculé parfois une temporalité trop personnelle, pour en faire un roman. La vérité vraie, protégée par une fiction appropriée…
« C’est le livre que j’attendais avec le plus d’impatience cette année. Cette plongée dans les deux/trois ans pivots de sa vie d’avant journaliste nous éclaire sur son chemin de vie avec l’acuité et l’honnêteté qui le caractérise. Un de nos plus grands écrivains. » (Maryline – Libraire)

Nous serons tempête de Jesmyn Ward
Annis est encore une enfant quand sa mère est vendue à un autre propriétaire. Et n’est guère plus âgée quand son maître, qui est aussi l’homme qui a violé sa mère, se débarrasse d’elle avec d’autres esclaves.
Lors de leur terrible marche vers les plantations de La Nouvelle-Orléans, Annis tente de se raccrocher à la vie et aux enseignements de sa mère : se battre, toujours, avec les armes et les sagesses qu’elle lui a transmises. Avec la mémoire aussi, celle de ces femmes qui, avant d’être arrachées à leur terre, ont été des guerrières des rois du Dahomey. Et avec la seule force qui lui reste, sa connaissance des plantes, des abeilles, de cette nature qui semble si hostile aux yeux des Blancs et qui pourtant est nourricière pour qui l’honore.
Et puis, quand Annis se sent sombrer, elle peut encore implorer Aza, l’esprit de sa grand-mère, capable de faire gronder l’orage et tomber la pluie. Celle qui, quand la faim et la douleur se font trop fortes, lui murmure qu’un jour, elle et ses frères et sœurs de malheur seront tempête…
« Si le titre français est très beau, le titre original, « Let us descend », est une référence à l’Enfer de Dante. Et c’est bien à une traversée de l’enfer que s’apparente ce roman. Comment rendre justice à ce texte magnifique ? Puissant et incantatoire, ce roman l’est certainement. Il est surtout, au-delà de tout cela, indispensable. » (Yannick – Bibliothécaire)

Ulis de Fabien Toulmé
Ex-ingénieur en plein doute, Ivan a accepté un poste d’Accompagnant d’Elève en Situation de Handicap en ULIS. Face à cette classe pas comme les autres, à Matisse, l’élève qu’il accompagne, et à une équipe éprouvée par un système à bout de souffle, saura-t-il trouver sa place ? Une aventure intense, entre luttes, émotions brutes et instants lumineux. Un récit poignant sur l’inclusion et la résilience.
« La grande force de ce récit est sa justesse. Justesse dans les émotions, on est touchés, on rit aussi. Justesse dans la représentation de ce qu’est une classe ULIS et de ce que sont les dysfonctionnements de l’Education Nationale. Justesse dans le rôle des parents, dans les perceptions multiples qu’ils peuvent avoir de leur enfant, justesse dans la psychologie de ces élèves qui, parfois, n’ont pas envie d’être là à cause du regard des autres. Fabien Toulmé manie le réel avec un rare talent, une sensibilité unique qui ne peut que faire mouche. C’est un grand oui ! » (Niels – Bibliothécaire)
Retrouvez également ces titres sur la page du catalogue pour les découvrir et peut-être les solliciter à votre tour.
Note de l’équipe éditoriale : certaines chroniques ont été éditées et ajustées pour la fluidité de l’article.

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